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Aligot Made In Taiwan, retour sur la conférence organisée à Rodez par les Jeunes Agriculteurs

Le 6 janvier dernier, votre coopérative était à la conférence de Vincent Chatellier, ingénieur de recherche à l’INRAE (Institut National de la Recherche Agronomique et Environnementale) de Nantes, organisée par le syndicat des Jeunes Agriculteurs de l’Aveyron et le groupe de Camboulazet. Le fil rouge de cette soirée était « Le défi alimentaire, la mondialisation et l’agriculture Française : du global au local ».

Les Attentes de la Société

La société a des attentes légitimes envers l’agriculture : la santé humaine par une alimentation de qualité, la préservation de la biodiversité, le respect des ressources naturelles locales (eau et sol) et globales (air), ainsi que le bien-être animal. Mais, depuis quelques années, une distanciation croissante s’opère entre agriculture et société :

  • Les agriculteurs sont devenus minoritaires en milieu rural
  • Les citoyens sont de plus en plus éloignés de l’acte de production
  • Les comportements parfois radicaux de certains citoyens interrogent
  • Les critiques contre l’agriculture fusent, en l’absence de pondération scientifique
  • Et les consommateurs exigent, mais le consentement à payer est contraint.

Agriculture Française et Internationale, qu’en est-il ?

L’intervenant a alors exposé le défi alimentaire mondial avec la croissance démographique et l’évolution des besoins alimentaires dans le monde : la croissance démographique est indéniable, principalement dans les pays en développement (Afrique, Asie du Sud). Leur alimentation est surtout basée sur une forte part des céréales et une consommation minoritaire des produits laitiers et carnés. Dans les pays développés (Europe, Amérique du Nord), la tendance est inversée : une consommation plus importante des produits animaux (lait et viande) est observée au profit des céréales. Cependant, des tensions déstabilisent la situation et rendent l’accès à l’alimentation plus difficile (prix de l’énergie, météo, restrictions commerciales, gaspillage tout au long de la chaîne alimentaire, …).

Dans une seconde partie, Vincent Chatellier a présenté les échanges agroalimentaires à l’international. Quelques notions sont à retenir :

  • Le poids de l’agriculture dans le commerce des marchandises a fortement diminué au profit des produits manufacturés
  • Les 5 premiers clients de l’UE réalisent 43% des exportations : Etats-Unis, Chine, Suisse, Japon et Russie.
  • Les 5 premiers fournisseurs de l’UE réalisent 33% des importations : Etats-Unis, Brésil, Norvège, Chine et Argentine.

Enfin, l’agriculture française est-elle à la croisée des chemins ? Malgré un débat sociétal difficile et un coût du travail élevé en comparaison avec d’autres pays, l’agriculture française possède un potentiel agronomique élevé, même si le plafonnement des rendements se fait ressentir. La diversité des territoires et des productions agricoles permet d’offrir aux consommateurs de nombreux produits finis, dont le savoir-faire est reconnu à l’international. Mais pour préserver cela, nous devons travailler sur le renouvellement des générations dans les exploitations agricoles, qui restent un réel problème.

Quels sont les défis à relever ?

Plusieurs défis sont donc à relever. Tout d’abord, les politiques publiques doivent fixer un cap structurant pour l’Union Européenne et définir la PAC de l’après 2020. Elles doivent aussi former et protéger les consommateurs et renforcer la place du débat scientifique. Les acteurs du secteur agricole et agroalimentaire doivent innover pour satisfaire les attentes d’une société en mouvement. Elles doivent également concilier l’exigence de productivité avec la nécessité de la protection de l’environnement. Séduire les jeunes pour favoriser les transitions générationnelles est aussi une priorité.

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