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Portrait #3

Sandrine ALAZARD, éleveuse et mère de famille

Nous avons rencontré Sandrine ALAZARD, éleveuse caprin lait, fromagère et mère de 3 enfants sur Coubisou (12). Véritable passionnée des animaux, rien ne la destinait à élever des chèvres sur un territoire dominé par la race Aubrac. Présentation de cette éleveuse, devenue aussi fromagère.

Nous retrouvons Sandrine, auprès de ses chèvres sur le point de mettre bas.

Bonjour Sandrine, quelles formations avez-vous suivi et quel est votre parcours ?

J’ai obtenu un Bac Pro CGEA (Conduite et gestion de l’entreprise agricole)  en alternance au lycée LA ROQUE à RODEZ (12) puis j’ai enchaîné sur un BTS Production Animale sur FIGEAC (46) toujours en alternance.

Suite à l’obtention de mon BTS, j’ai travaillé une saison dans l’agnelage, puis j’ai fait de l’intérim dans un abattoir. Par la suite, j’ai travaillé 3 ans en contrat jeune en tant que technicienne pour le syndicat caprin du Tarn (81).

Puis en 2007, j’ai repris l’exploitation familiale avec mon mari et mon beau-frère.

En quoi consiste votre travail ?

Je m’occupe essentiellement de la fromagerie, de A à Z. De plus, quand c’est la saison, je consacre du temps à la reproduction des chèvres et à l’élevage des chevreaux jusqu’à 1 mois et demi, voire 2 mois.

Pouvez vous me parler de votre exploitation ?

L’exploitation a été créée en 1965 par mes beaux-parents, qui ont élevé des chèvres sur un territoire conquis par la vache Aubrac. En 2007, nous avons repris l’exploitation qui produisait uniquement du lait de chèvre. Par la suite, nous avons diversifié notre activité en créant et développant la côté fromagerie en 2014.

Pourquoi avez-vous choisi cette voie et avoir gardé ce type d’élevage?

A l’origine, je souhaitais être assistante vétérinaire. Mais n’ayant pas l’âge requis, j’ai obtenu mon bac et mon BTS, et ainsi j’ai découvert le monde caprin. J’aime le contact cet animal si affectueux et cela a beaucoup joué sur notre décision de reprendre l’exploitation familiale.

Élever des chèvres, c’est l’obligation d’être multifonction et d’avoir des connaissances et compétences dans divers secteurs. La chèvre est un animal qui a un tempérament affectueux, qui est intéressant et très proche de l’homme. Il y a beaucoup d’échange, c’est un animal empathique qui est réceptif aux émotions de l’homme.

Selon vous, quelles sont les qualités requises pour élever des chèvres ?

Tout d’abord, il faut être passionné, c’est primordial pour faire ce travail sur le long terme. Ensuite, il ne faut pas oublier que c’est un métier qui demande de la rigueur, on s’occupe d’animaux et nous faisons du fromage, et tout cela demande un investissement quotidien.

Quelle est la journée type de Sandrine ALAZARD ?

Tous les matins, je m’occupe des chevreaux (on peut avoir jusqu’à 40 naissances/jour), je leur fais un check-up. Ensuite, je m’occupe de mes enfants pour les préparer pour l’école. Et je retourne auprès des chevreaux ou à la fromagerie jusqu’au soir. Les chevreaux sont nourris au biberon le premier jour et par la suite, vont manger à la louve (allaitement automatisé), il faut donc veiller à ce que ce procédé fonctionne.

Que produisez vous à la fromagerie et par quels moyens vendez-vous votre production ?

Nous fabriquons des lactiques, des yaourts et nous avons en projet de fabriquer des fromages à pâte molle. Je suis présente de Mars à Décembre sur les marchés de Bozouls (Jeudi matin) et d’Espalion (Vendredi matin). En Juillet et Août, nous sommes présents sur les marchés nocturnes de Millau, Espalion, Estaing, Sévérac d’Aveyron et Rodez. Nous allons aussi sur les animations comme le concert de St Geniez d’Olt, les médiévales…

Les jumelles inséparables

Combien avez-vous de chèvres, sur quelle superficie et combien de personnes travaillent ici ?

Nous avons environ 320 chèvres et 15 boucs, sur une surface de 40 Ha. Avec mon mari, mon beau-frère et notre apprenti, nous nous répartissons les tâches, avec chacun une compétence distincte.

Que voyez-vous pour l’avenir ?

Nous souhaitons développer notre exploitation en passant en bio. Nous avons déjà exclu les OGM, les hormones pour la reproduction et nous avons diminué au maximum la prise d’antibiotiques sur nos chèvres. La passage en bio s’avère être la suite logique de l’évolution de l’exploitation. Et progressivement, nous souhaitons augmenter le volume de la fromagerie.

Avec quelles filiales d’UNICOR travaillez-vous ?

Nous travaillons avec le service Vétérinaire d’UNICOR. Nous achetons aussi les produits de Nutrition Animale et les Semences.

Nous tenons à travailler avec UNICOR, notamment pour l’esprit coopératif et la mutualisation des moyens. De plus, nous avons de bon rapport avec notre technico-commerciale.

Mon beau frère est administrateur d’UNICOR, et nous sommes engagés dans différentes associations départementales, nous avons la volonté de participer au développement du monde agricole.

N’est-il pas compliqué de concilier votre travail d’éleveuse et le rôle de mère de famille ?

J’ai 3 enfants de 7, 10 et 13 ans. Je suis et reste disponible pour mes enfants. Pour moi, il est très important de consacrer du temps à ma famille.

Nous remercions Sandrine de nous avoir reçu sur son exploitation, de nous avoir accordé du temps et lui souhaitons bonne continuation pour l’année à venir !

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