Actualité

Portrait #30

Jérôme POUJADE, associé au sein du GAEC du GUA, et éleveur de brebis laitières à SEGUR (12)

Bonjour Jérôme, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Bonjour. Je suis Jérôme POUJADE, associé au sein du Gaec du Gua à Ségur. Nous élevons exclusivement des brebis lait. Concernant mon parcours, il est relativement rapide, car je me suis installé immédiatement après l’obtention de mon BEPA et de mon BTA en 1993. Aujourd’hui, je travaille en association avec mon épouse, qui était conjoint-collaboratrice depuis 2000 et elle est rentrée dans le GAEC en 2007, au départ de mon père. Depuis 2019, un de nos fils est salarié du GAEC.

Pouvez-vous nous parler de votre exploitation ?

J’ai choisi de m’installer en individuel pour élever des brebis lait, en louant l’exploitation d’un tiers. En 1994, nous avons fusionné mon exploitation avec celle de mes parents, qui élevaient également des brebis lait, mais aussi des vaches limousine. Le GAEC est né à ce moment-là.

En 1995, nous avons monté la bergerie. L’année suivante, nous avons créé un troupeau sous label « Agneaux Fermiers du Pays d’Oc », avec UNICOR. Nous avons donc élevé un troupeau viande en parallèle, issu de brebis de réforme laitière. Nous sommes restés 4 ans sous ce label, puis nous sommes passés en sélection Rouge de l’Ouest. Nous avons arrêté définitivement les brebis viande en 2003, pour développer la traite d’intersaison. Nous avons choisi de nous spécialiser sur les brebis lait, en développant cette traite d’intersaison, qui nous a permis d’allonger notre période de traite. Nous étions très satisfaits de l’activité viande avec UNICOR, l’agneau label était intéressant, même économiquement, c’était une production parallèle qui était assez rémunératrice, qui confortait le revenu, mais nous avons dû faire un choix car la charge de travail était trop importante.

En 2008, nous faisions une traite un peu moins longue, en regroupant nos troupeaux en 1 seul troupeau. Nous n’avions qu’un troupeau à la traite, ce qui nous simplifiait le travail sur la période de traite. Depuis 3 ans, nous allongeons notre période de traite, et aujourd’hui, nous avons une période de traite qui va de Septembre à Juillet. Grâce à ce système, nous pouvons livrer le lait tous les mois de l’année. Par contre, c’est un système très exigeant en travail, main d’œuvre et en stock, mais au niveau économique, c’est très intéressant car nous avons des rentrées d’argent mensuelles, ce qui simplifie nos approvisionnements et permet d’avoir un bon équilibre financier.
Aujourd’hui, nous avons un troupeau de 500 brebis mères, pour une mise bas en octobre, un troupeau de 250 agnelles avec une mise bas en décembre et 300 brebis pour une mise bas en juillet qui constitue notre troupeau d’intersaison. Les deux premiers troupeaux sont conduits en officiel, et les 300 brebis sont conduites en simplifiées, hors schéma de sélection. Nous travaillons en officiel de 1998, nous devons donc répondre à un cahier des charges, atteindre un certain niveau en génétique et avoir un statut sanitaire. Les troupeaux de 500 et 250 assurent le renouvellement et la génétique. Conduire deux de nos troupeaux en officiel nous permet de valoriser au mieux la partie de génétique, et donc de vendre des agnelles, des brebis, avec une plus-value.

Pourquoi avoir choisi d’élever des brebis ?

Déjà, la brebis est un animal qui nous plaît, il faut le dire. C’est un petit ruminant pour qui une femme peut réaliser toutes les tâches. C’est un animal familier, encré sur le territoire. Pour moi, la brebis a une image, représente un terroir, ça reste un animal qui plait. Les enfants ont toujours plaisir à visiter la bergerie. Et l’élevage des brebis est un élevage familial, donc pour moi, c’est aussi traditionnel. Je pense que la brebis est une passion qui ne passe pas, même à la retraite. Il y a un mélange des générations dans cette production, qui peut attirer et permettre une ouverture d’esprit. Il faut croire en cette production et en l’avenir.

Selon vous, quelles sont les qualités nécessaires pour être agriculteur ?

Être à l’écoute, et déjà avoir les connaissances. Il faut être motivé et assidu. Il faut être consciencieux, avoir de la rigueur. Il faut aimer le relationnel, ça c’est important. C’est un métier qui demande d’être en contact avec des personnes et l’humain est très important au quotidien.

Quelles sont vos relations avec UNICOR ?

Nous vendons l’intégralité de nos agneaux à UNICOR, via les Organisations de Producteurs Ovins. Nos agneaux partent ensuite en atelier d’engraissement. Le schéma proposé par UNICOR nous apporte de la valeur ajoutée. Les bergeries d’engraissement font vivre des familles et permettent aux jeunes installés de développer leur activité en créant un atelier d’engraissement en parallèle. Pour des raisons de place dans notre exploitation, nous ne pouvons pas engraisser nos agneaux sur place, si nous avions le bâtiment, je ne cache pas que nous envisagerions d’engraisser ici.
Les échanges avec la coopérative sont intéressants, et il y a toujours de la nouveauté. Ce n’est jamais monotone, et UNICOR nous accompagne et a su répondre aux différentes exigences et attentes des agriculteurs. Nous discutons beaucoup avec nos interlocuteurs des OP, ils sont réactifs et disponibles. Nous avons une sécurisation financière en travaillant avec les OP, car nous savons que nos agneaux sont vendus, ça nous soulage.

La coopérative nous incite et nous accompagne pour aller au-devant des nouveautés et des technologies, je pense notamment à HVE, et ainsi, nous pouvons évoluer sur notre marché, pour demain, proposer un autre produit à la vente. Nous pouvons nous réjouir du fait qu’il y ait des TC ou autre qui s’impliquent sur la structure, et ça, c’est moteur et ça attire.
Nous travaillons avec Lionel FRAYSSE, notre technico-commercial. Ce qui est appréciable, c’est qu’il a une approche humaine, il cherche à connaître nos attentes et nos problèmes, et il nous propose toujours des solutions. C’est vraiment un avantage. Il nous accompagne sur l’alimentation et sur les cultures, et nous sommes vraiment demandeurs de conseils. Nous allons aussi au Point-Vert de Pont-de-Salars pour l’approvisionnement. Il y a une super équipe dans ce magasin.

Avez-vous des projets pour l’avenir ?

Nous souhaitons retrouver un seul troupeau avec une traite longue, c’est-à-dire retarder la mise bas et étaler la traite. Nous voulons aussi agrandir le GAEC en y incluant les enfants. Nous réfléchissons aussi à des aménagements autour de la bergerie, comme l’automatisation du paillage. Nous cherchons à être en totale autonomie fourragère, nous avons commencé cette démarche, en optimisant nos stocks.

Nous remercions Jérôme pour son accueil, et nous lui souhaitons une très belle continuation !

Suivez-nous