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Portrait #9

Famille BELET, éleveurs de brebis laitières en famille à CADAYRAC (12)

Nous avons eu le plaisir de rencontrer Hervé, Laurence, Émilien et Pierre associés au sein du GAEC de la Sarradure, et leurs brebis.

Bonjour à tous, pouvez-vous nous parler de l’exploitation en quelques mots ?

Bonjour. En 1972, Robert (père d’Hervé) a repris l’exploitation de ses beaux-parents. Avec son épouse, ils ont élevé des vaches dans un premier temps. Puis, à partir de 1975, ils ont trait pour Roquefort. Ils trayaient à la main jusque dans les années 80. La bergerie a été construite en 1985-86.

En 1991, Hervé s’installe et est rejoint par Laurence en 1997 suite à l’obtention de son BEP Horticole. En 1998, les vaches sont vendues et un autre bâtiment est construit.

En 2009, une réflexion est lancée pour passer en agriculture biologique. Dans un premier temps, la culture des terres se fait en bio. Ensuite, en 2014, l’exploitation arrête de travailler pour Roquefort et la production laitière devient bio. Suite à cela, en 2015, l’exploitation fournit en lait bio pour la laiterie Triballat Noyal, la bergerie de la Lozère qui produit les yaourts VRAI.

En 2016, Émilien s’installe et aménage des bâtiments grâce à un PCAE (Plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles). Il achète 25 hectares.

En 2019, c’est au tour de Pierre de devenir associé du GAEC en reprenant l’exploitation voisine de 100 hectares.

 

Aujourd’hui, nous avons 800 brebis, réparties sur 270 hectares avec un objectif de production de 2 500 hectolitres.

Pourquoi avez-vous voulu passer en agriculture biologique ?

Plusieurs raisons nous ont poussé à faire cette transition. La première est économique : nous avions peu de perspective à Roquefort et nous avions des retours très positifs de nos voisins, qui se sont convertis en agriculture biologique. De plus, la terre sur le causse n’est pas propice aux phytos et aux engrais.

La deuxième raison est que de passer en bio a permis aux enfants de s’installer et devenir associés du GAEC. Le prix du lait bio est bien valorisé. Nous ne pratiquons pas d’élevage intensif, nos brebis disposent de beaucoup d’hectares et de pâtures.

Nous avons aussi une production céréalière auto consommée et nous faisons de l’enrubannage, grâce auquel nous sommes autonome. Le travail des terres est plus important, et les semis doivent être plus épais. La laiterie tolère la conservation humide, ce qui est très intéressant pour le travail des terres.

Concernant l’élevage, quelles ont été les évolutions ces dernières années ?

Nous avons un troupeau regroupé, avec une mise bas sur tout le mois de Novembre. Passer d’un élevage conventionnel à du bio n’a quasiment rien changé. Nous avons une meilleure gestion des animaux, car en agriculture biologique, nous pratiquons la monte naturelle au lieu de l’insémination artificielle. Ce qui permet d’avoir moins d’agneau, répartis sur un mois complet. Ce procédé est moins éprouvant pour les brebis et les agneaux sont de meilleure qualité.
En élevage conventionnel, nous avions en moyenne 2 agneaux par brebis. Aujourd’hui, nous sommes à 1,6.

Quelles sont vos relations avec UNICOR ?

Nous travaillons beaucoup avec CADAUMA. Nous avons acheté nos semoirs, charrue déchaumeuse, cultivateur à dent, tracteurs, vibroculteur, faucheuse, andaineur. Nous sommes très satisfait de l’offre et de la qualité des produits. Nous apprécions de travailler avec les tracteurs FENDT.

Nous travaillons aussi avec SOLEVIAL et avec le Point Vert de Bozouls pour ce qui est aliments, semences, consommables, plastiques, enrubannage, ficelles…

Pourquoi avoir choisi d’élever des brebis et comment se passe le renouvellement ?

C’est un élevage de longue date et l’exploitation se situe sur une terre à brebis. De plus, nous sommes au cœur du bassin Roquefort. C’est un type d’élevage familial. Côté économique, la production bio est bien valorisée ! L’ensemble de la production est prise par la laiterie.

Les brebis sont renouvellées à hauteur de 20 à 25%/an. Nous avons 14 béliers, renouvelés entre 4 et 5 par an. Nous avons fait le choix de les choisir génotypés, et ainsi nous veillons à une évolution positive de la qualité de nos animaux.

Selon vous, quelles sont les qualités pour être agriculteur et quels sont les avantages du travail en famille ?

Il faut être passionné et patient. Concernant notre GAEC, nous devons être complémentaires. Travailler en famille présente de nombreux avantages : l’entente, le temps libre, la complémentarité, et cela offre un certain confort de travail. De plus, il y a une facilité pour échanger et communiquer. Néanmoins, dans notre GAEC, l’inconvénient principal se révèle être le conflit de génération !

Quels sont vos projets pour l’avenir ?

Nous sommes en constante évolution depuis notre passage en bio.

Nous sommes en réflexion pour faire des hangars photovoltaïques, un séchage en grange et renouveler du matériel. Il faut tout le temps se questionner sur : quoi acheter, quoi faire pour être au mieux. Nous avons le potentiel aujourd’hui pour investir.

L’enrubannage permet un certain confort à moindre coût. Mais nous réfléchissons à un moyen de diminuer la consommation de plastiques. Nous étudions les avantages et inconvénients de l’ensilage et du séchage en grange.

Notre question permanente est : comment faciliter notre travail au quotidien ?

Mais il ne faut pas oublier notre mot d’ordre qui est le troupeau.

Nous remercions chaleureusement tous les membres de la famille BELET, pour leur accueil sur l’exploitation, le temps accordé et nous leur souhaitons beaucoup de réussite dans l’avenir !

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