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Portrait #34

Benoît et Philippe BRU, éleveurs de chèvres dans le Castrais

Bonjour M. BRU, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ? 

Bonjour, je m’appelle Benoit BRU. J’ai 53 ans.  Je suis en GAEC avec mon frère Philippe BRU. Nous avons une ferme en polyculture élevage avec comme production principale des caprins lait.

 

Quel est votre parcours ?

J’ai fait un Bac agricole STAE puis j’ai effectué mon service militaire. Ensuite, je me suis installé en reprenant la ferme d’un oncle sans succession. Ce dernier travaillait beaucoup avec mon père sans pour autant être en GAEC. En 1991, j’ai racheté le troupeau, une partie du matériel et j’exploitais la ferme en fermage. En 1992, on s’est agrandi en rachetant la ferme d’un voisin qui prenait sa retraite.

Suite à ce rachat, nous avons créé un GAEC à trois avec mon père, ma mère et moi. A cette époque, nous étions en ovin viande avec 600 Lacaune et 140 sélections en Berrichon du Cher pour faire des béliers ; puis mon père a pris la retraite en 2000-2001. A ce moment-là, mon frère est rentré dans le GAEC. Nous avons choisi de changer de production et nous sommes passés en caprin lait. Les dernières brebis sont parties en Octobre 2003 et les premières chèvres ont été traites en Novembre 2002.

 

 Pouvez-vous nous parler de votre exploitation ? 

Cultures : Nous avons 140 ha SAU en zone coteau (zone défavorisée simple). Sur ces surfaces nous cultivons toute l’alimentation pour les chèvres. Nous sommes en autonomie pour l’alimentation grossière. Nous disposons d’une partie céréales grâce à l’irrigation. Nous faisons 17 ha de maïs ensilé et irrigué par an,  une trentaine d’ha en luzerne, puis 20 ha destinées à la vente de céréales notamment du blé.

Sur les autres terrains nous faisons différents fourrages pour le troupeau. Le premier objectif de nos cultures est d’être autonome pour le troupeau. Ensuite, comme nous sommes en polyculture, nous faisons beaucoup de rotations entre les prairies, le maïs et les céréales. Ce fonctionnement permet de maitriser le salissement des terres.

Troupeau : Nous avons à peu près 600 têtes dont 550 chèvres à la traite et 200 chevrettes de renouvellement nées en septembre.

Matériel : Nous travaillons avec la CUMA de Cabanès pour les tracteurs, le matériel de fauche, le matériel de travaux des champs. Seul le matériel d’élevage nous appartient car nous l’utilisons tous les jours comme la mélangeuse ou le tracteur avec la fourche.

La CUMA compte 12 adhérents dont 8 qui utilisent pratiquement tout le matériel. En comptant les personnes qui utilisent qu’un seul outil la CUMA compte 25 personnes. Un salarié de la CUMA s’occupe de l’entretien du matériel et aide à la conduite. Tous les lundis matin nous faisons une réunion pour organiser les chantiers, faire le planning de la semaine. En fonction de la météo nous pouvons refaire une réunion en milieu de semaine suivant l’utilité des outils.

 

Pourquoi avoir choisi de changer de production, de passer des ovins viande aux caprins lait ? 

Nous avons changé de production pour des raisons économiques car dans les années 2000, l’agneau était en crise. Nous avons choisi les caprins car Philippe, mon frère, travaillait en tant que commercial et suivait différents élevages dont des caprins. Il voyait que ces exploitations fonctionnaient bien.

Quand son père a pris sa retraite, j’ai demandé à mon frère s’il voulait revenir s’installer ; il m’a dit « Je reviens mais on change la production ». J’ai acquiescé et il a proposé les chèvres laitières. Nous nous sommes donc renseignés sur les caprins.

Par la suite, nous avons validé cette production. Cela permettait aussi d’être sur un pied d’égalité car c’était une nouvelle production pour tous les deux.

 

Selon vous quelles sont les qualités nécessaires pour être agriculteur ? 

Avant tout, pour être agriculteur, il faut être passionné mais aussi savoir prendre des initiatives ! On peut avoir fait beaucoup d‘études mais si on ne prend pas de risques, on ne s’en sort pas. Je veux dire par là qu’il ne faut pas avoir trop froid aux yeux.

Il faut également avoir l’envie ; vivre avec son métier. Quand tu es agriculteur c’est du 24h/24h, la conviction et la vocation sont des points essentiels pour aimer ce métier !

Pour moi, il est primordial de travailler à plusieurs, soit avec des associés, soit à travers une CUMA sinon on s’enferme vite dans nos pensées. Il est très enrichissant et important d’échanger avec les autres.

Aujourd’hui comment est réparti votre travail ?

En étant à deux, nous faisons un week-end sur deux donc on a préféré moderniser les bâtiments : mélangeuse, tapis, roto de traite pour pouvoir gérer seul le troupeau sans perdre de temps. Cela permet aussi de se répartir le travail quand il y a la période de travaux dans les champs ; un seul des deux peut s’occuper du troupeau. Nous prenons chacun une semaine de vacances par an.

De plus, comme nous sommes tous les deux mariés avec des enfants, nous souhaitons avoir une vie de famille permise grâce à ces aménagements.

Quand nous sommes tous les deux, je gère plutôt la partie productions végétales et la nurserie, élevage de chevrettes alors que Phillipe gère le troupeau laitier et la partie administrative.

 

Quelles sont vos relations avec UNICOR ? 

Nous travaillons beaucoup avec eux. Historiquement on travaillait beaucoup avec la coopérative de Graulhet qui elle-même travaillait avec UNICOR pour les compléments alimentaires. Ensuite quand la coopérative de Graulhet a fusionné avec UNICOR, nous sommes restés clients d’autant plus que désormais, ils font aussi la partie végétale. On travaille donc à 80% avec UNICOR.

Au moment du rattachement, le but était de maintenir l’outil coopératif de Graulhet. Comme UNICOR a respecté ce choix, nous avons continué d’être clients et nous en sommes très contents ! De plus, ce qui nous plait chez UNICOR, c’est la proximité : les interlocuteurs sont les mêmes depuis quelques années, ils sont sur le terrain et proches de nous. Pour nous, la relation humaine est très importante, nous n’aimons pas communiquer uniquement par téléphone, nous préférons échanger en direct avec une personnes face à nous, qui étudie nos champs, notre production sur le terrain.

Avez-vous des projets pour l’avenir ?

La prochaine étape est de savoir si la nouvelle génération serait éventuellement intéressée par le métier. A priori oui puisque l’un de mes fils est en école d’ingénieur agronome à Purpan et l’autre semble s’intéresser à la transformation mais il est encore jeune.

Ainsi, le prochain challenge est d’intégrer la nouvelle génération sur l’exploitation. Il faut toujours essayer d’améliorer la viabilité de la ferme à travers le photovoltaïque par exemple. Nous allons essayer de coupler l’élevage et le photovoltaïque en mettant des toitures isolées avec du photovoltaïque dessus. Grâce à l’argent amené par les photovoltaïques, nous souhaitons financer l’isolation des bâtiments.

Notre principal objectif est que la ferme soit viable avec du matériel fonctionnel et moderne.

Nous remercions chaleureusement Benoît et Philippe BRU pour leur accueil et le temps accordé, et nous leur souhaitons une très belle continuation !

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