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Portrait #42

 Clément CHAYRIGUES nous partage son expérience des salons et des concours, à l’occasion du Sommet de l’Elevage 2023

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je suis Clément Chayrigues, je me suis installé sur la ferme familiale en 1996 et mes deux frères m’ont rejoint plus tard, Rémi en 2000 et Denis en 2004. Au départ, nous avions des vaches brunes et des Holstein. Finalement, nous avons gardé que les brunes. Ce choix a été motivé par leurs nombreux avantages et qualités : leur longévité, leur qualité du lait, la facilité de l’élevage… Ce sont des bêtes très agréables, dociles et curieuses. 

La passion des vaches et surtout des brunes fait pleinement partie de la famille : mon fils est en cours d’installation et ma nièce travaille avec nous mais elle projette également de s’installer. On s’imaginerait pas travailler autrement.

Pouvez-vous nous expliquer brièvement en quoi consistent les salons et les concours ?

Le salon, c’est avant tout de la communication auprès du grand public. Aujourd’hui, les gens connaissent moins l’agriculture. Avant, tout le monde avait un lien avec ce secteur par un membre de leur famille qui était agriculteur. Ce n’est plus le cas, cette proximité s’est perdu avec la diminution du nombre de fermes et les gens sont plus citadins. Donc ils ne connaissent pas d’où vient leur alimentation et comment elle est produite. C’est pourquoi, le salon permet une véritable ouverture au public, on partage notre savoir-faire et on sensibilise le public qui a un réel intérêt. Ils veulent vraiment savoir comment nous élevons les animaux et quel est notre rapport avec nos vaches.

Le concours nous permet de pouvoir se comparer entre éleveurs. Pour nous, ce n’est pas de la compétition, on est content si on gagne mais on est tout aussi content quand c’est un autre. C’est un travail en commun pour progresser. On discute beaucoup entre nous pour partager nos façons de faire, nos astuces… On a tous nos connaissances, notre expérience et chacun veut réussir le mieux possible, pour soi et pour ses animaux. Donc ce partage est vraiment enrichissant.

Quels avantages retirez-vous des salons et des concours afin d’améliorer votre élevage ?

Comme on le disait, on partage beaucoup entre agriculteurs pour développer nos pratiques et nos techniques sur l’exploitation. Il y a des concours départementaux, interdépartementaux, nationaux et internationaux. On y découvre les évolutions à différentes échelles, bien que chaque pays fasse évoluer différemment la race et ses pratiques. Mais cela permet de prendre le meilleur de chacun.

En plus, on voit nos partenaires avec qui nous travaillons et il y a aussi des nouvelles entreprises qui présentent des sujets novateurs. Par exemple, depuis quelques années, l’énergie est très présente dans le salon. Ce sont des stands qu’on ne voyait pas autant avant. Les nouvelles technologies apparaissent et sont présentées lors des salons, c’est un moyen de rester informé.

Comment préparez-vous vos animaux pour les concours ?

Les animaux ne connaissent pas l’effervescence des concours : il y a le bruit, le public, le micro, les flashs… Donc nous les préparons le mieux possible. Trois semaines avant le début du concours, nous les dressons au licol pour les habituer à défiler. L’objectif est de les entrainer à marcher et qu’ils aient une confiance complète en nous. Nous avons une grande proximité avec nos bêtes.
Mais les animaux sont très bien sur le salon et sur les concours. Ils ont envie et besoin qu’on s’occupe d’eux. Il y a des équipes qui s’occupent du paillage, du nettoyage, qu’ils aient à manger et de l’eau en permanence… Pendant les concours on les rassure, on est avec eux tout le temps. Evidemment, il y a quand même la traite tous les jours.
Nos animaux on les aime, on y tient. On ne ferait pas de concours si à chaque fois en revenant à la ferme, ils n’étaient pas bien.

Parlez-nous de votre expérience personnelle lors de concours. Avez-vous des réussites ou des moments mémorables à partager ?

On a beaucoup de souvenirs, ce sont des moments forts. Il y a quelques années, on avait gagné avec Chipie, une vache qu’on a toujours, elle a 15 ans aujourd’hui. Elle avait aussi fait un concours en Suisse.

Cette année, le concours était national, donc beaucoup de personnes de l’étranger sont venu pour y assister. BGS (Brune Genetique Services) nous a demandé d’ouvrir notre ferme à des délégations de l’étranger. Nous avons donc fait découvrir notre exploitation à 35 personnes de 18 nationalités différentes (Australiens, Canadiens, Japonais, Espagnols…). L’objectif était de présenter notre travail, les animaux, les familles d’animaux… afin de mettre en avant la génétique française en race brune et son développement. C’était vraiment un moment fort pour la ferme, et une fierté d’être les ambassadeurs de ce que la France voulait représenter à l’international.

Quels conseils donneriez-vous aux autres éleveurs qui envisagent de participer à des concours pour la première fois ?

Il ne faut pas avoir peur. Je conseille de commencer avec des concours départementaux. Ils permettent d’apprendre et de découvrir comment l’événement se passe et comment cela fonctionne. C’est un premier pas pour être accueilli par des voisins et des gens du département. En tout cas, nous on est très ouvert envers de nouveaux élevages et envers les jeunes. J’encourage tout le monde à vivre cette aventure. S’ils aiment, après, ils peuvent passer sur des plus gros salons.

Nous remercions Clément Chayrigues pour sa participation.

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