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Portrait Roquefort en fête

Lucie André, experte en production animale ovine dans le sud Aveyron 

Pouvez-vous vous présenter ainsi que nous détailler votre métier ? 

Je m’appelle Lucie André. Je suis technico-commerciale dans le Sud Aveyron et experte ovin pour UNICOR. Mon métier consiste à suivre un portefeuille d’éleveurs que j’accompagne au quotidien dans leurs productions animales, je les conseille et je leur propose la vente d’aliments minéraux, nutritionnels. A la différence de mes collègues technico commerciaux, je ne m’occupe pas de l’accompagnement sur la partie végétale afin de focaliser mon travail sur l’expertise en production en animale. Cela me permet de réaliser des rations pour conseiller au plus les éleveurs dans la conduite de leur troupeau et j’accompagne aussi mes collègues dans l’élaboration des rations, avec une vision plus pointue pour les productions ovines car eux sont multi-espèces et multi-productions.

Quand c’est possible, j’essaye de de travailler en collaboration avec les techniciens élevage de tels que UNOTEC ou Confédération. Ils font les contrôles laitiers et proposent, comme UNICOR, des plans d’alimentation. Le but, c’est de travailler ensemble pour proposer des choses cohérentes aux éleveurs.

Disposez-vous d’outils spécifiques à UNICOR pour travailler ces rations ? 

Nous avons un logiciel de rationnement qui s’appelle Chorus, mis à disposition par notre firme service : CCPA.

Nous saisissons dans ce logiciel la ration de base. Ensuite nous complémentons avec le ou les concentrer les plus adaptés. Les données économiques sont prises en compte dans la ration et c’est important de les calculer Avec l’inflation des matières premières, nous n’avons jamais autant scruté les rations que cette année pour être à la meilleure marge sur coûts alimentaires. Nous recherchons l’économie tout en restant très technique et en gardant toujours en tête les objectifs de l’exploitation.

On ne peut pas se contenter d’un coût ration par jour et par brebis, il faut aller jusqu’à la valorisation du lait, à ce que cela peut rapporter in-fine d’investir dans une alimentation de qualité. D’après notre observatoire FEDA, la marge sur le coût alimentaire des 3 premiers mois de lactation est d’autant plus haute que la production laitière est importante en début de traite.

Pouvez-vous nous en dire plus sur ces observatoires FEDA ? 

Les observatoires FEDA consistent en des enquêtes régulières portant sur plusieurs années qui permettent de regarder la production laitière d’un groupe d’éleveurs volontaires sur les trois premiers mois de traite et de comparer les différents taux : Taux Butyreux, et Taux Protéiques. L’observatoire synthétise et analyse des données de production et des données économiques (marge sur coût alimentaire), confronte ces données à celles des années antérieures et compare les données à celles d’un groupe de producteurs.

Les éleveurs participant à l’observatoire ont un compte rendu détaillé de leur élevage qui leur permet de se comparer avec les moyennes observées par le groupe. L’année dernière il y avait une cinquantaine d’éleveurs et j’espère que cette année nous pourrons atteindre les 70 participations.

Vous travaillez avec une ferme « pilote » pour la réalisation d’essais sur l’alimentation des brebis, pouvez-vous nous en parler ?  

En effet, ce sont des essais que nous avons mis en place au GAEC du Mas de Jean dans le Sud Aveyron. Nous réalisons des essais alimentaires sur les brebis, l’avantage du site c’est de pouvoir faire des lots et de les comparer entre eux. Ceci nous permet de faire évoluer nos gammes. 

Nous effectuons aussi des suivis annuels, avec des pesées régulières des agnelles du sevrage jusqu’à la lutte pour estimer un poids idéal pour de bonnes performances techniques (lactation et reproduction). J’interviens sur ces volets là avec des étudiants. Ce suivis est proposé à tous les éleveurs (actuellement 23 élevage sont en suivis).

Y a-t-il des particularités sur les aliments dédiés à la filière Roquefort ? 

Par rapport à la filière Roquefort, nous proposons une gamme complète pour les brebis laitières : c’est la gamme FEDA et toute une gamme non-OGM pour répondre au cahier des charges de l’AOP Roquefort. Ensuite UNICOR s’adapte à chaque laiterie puisque chacune a ses propres particularités, ses propres références laitières.

Pouvez-vous nous en parler, en quelques mots, de la gamme d’aliments UNICOR dédiée aux ovins ? 

La gamme d’UNICOR est très large et permet de couvrir les besoins complets des éleveurs. L’objectif c’est d’avoir la ration la plus précise possible par rapport aux attentes des éleveurs, à leurs objectifs…

Au-delà des solutions de nutrition animale, chez UNICOR, en tant que coopérative, nous intervenons sur l’ensemble de la filière de l’amont à l’aval. Ce que l’on retrouve dans la coopérative, ce sont des valeurs de solidarité, de confiance réciproque et il y a un véritable lien qui se créée entre le conseiller et l’éleveur.

Selon vous, quels sont les défis majeurs à relever pour les prochaines années pour la Roquefort ? 

Le premier défi à relever est de donner envie aux jeunes de travailler dans les métiers de l’agriculture car nous avons des métiers variés et passionnants ! Je pense que chacun peut trouver sa place. Ensuite, sur le terrain, je vois de plus en plus de fermes sans reprise et je pense que la filière a vraiment son rôle à jouer car certes le métier d’éleveur n’est pas toujours facile mais c’est un très beau métier, il n’y aura pas d’avenir sans agriculteurs !

J’espère que les nouvelles générations trouveront un intérêt à élever des brebis et produire du lait de qualité sur un territoire aussi riche que celui de Roquefort !

Nous remercions Lucie pour toutes ces informations. 

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